Corée : pourquoi les jeunes fuient le pays ?

Published 2024-03-14
Les jeunes Coréens choisissent l'exil en masse pour échapper à la pression insupportable infligée par leur pays. Éducation ultra-sélective, compétition professionnelle permanente, culte de la richesse, de l'apparence, la Corée du Sud ne semble jamais à court d'idées pour durcir toujours plus le contrôle social de sa population. Des tendances souvent extrêmes mais acceptées comme le prix du miracle coréen. La discipline du peuple, son intégration des règles communes, sont encore perçues comme la clé d'un développement économique qui fût à Séoul plus rapide au vingtième siècle que partout ailleurs dans le monde. La Corée du Sud a atteint son objectif : devenir riche, puissante, la projection qu'elle a rêvée d'elle-même.

La jeunesse coréenne n'a connu ni les années noires, ni la croissance à deux chiffres qui a suivi jusqu'à l'aube des années 2000, et ne veut plus supporter ces règles, vécues comme dictatoriales et inhumaines. Neuf jeunes Coréens sur dix souhaitent quitter le pays pour rejoindre l'Europe, l'Amérique ou l'Australie. Des médecins deviennent ouvriers agricoles, des ingénieurs apprennent la soudure... Ce phénomène crée sa bulle économique : agences d'émigration, écoles pour apprendre des métiers manuels, cours de langue. Cette course effrénée pourrait bien déséquilibrer la démographie de toute la Corée.

📖 Chapitres :
00:00 : De la Corée à New-York
03:51 : Une jeunesse fuyante
05:15 : Fuir le jeu des apparences
08:27 : Une main d'oeuvre surqualifiée
14:30 : Une jeunesse désespérée
16:56 : Une lassitude générale
20:37 : Bienvenue au salon de l'émigration
22:18 : Le nouveau rêve des jeunes coréens

Docus sans frontières, la chaîne du documentaire et du reportage partout dans le monde.

🎥 Producteur de documentaires et reportages HIKARI décline ses histoires en de nombreux formats. Pour le cinéma, la télévision et les réseaux sociaux. Sans frontières.

Notre projet : raconter le monde.

Notre méthode : vivre avec nos histoires, parmi elles, de Pékin à Los Angeles en passant par Paris.

👉 Les meilleurs reportages et documentaires sont à voir ICI 👉 bit.ly/3Pw6C9E 👈 Abonnez vous !

#reportage #documentaire #monde #pays #témoignage #enquête #interview #hikari #hikarimedia #presse #archives #festival #societe #television #tv #docu #docus #exode #jeunesse #corée #pression #education #emigration #liberté #carrière #société #changement #exodus #youth #korea #pressure #freedom #career #society #change

All Comments (21)
  • @YanBrassard
    C'est un reportage intéressant car ça remet les choses en perspective. Étant Québécois, je déteste l'hiver et je trouve que nos infrastructures de transport font pitié. Je suis allé à Taïwan l'an dernier (ce n'est pas la Corée du Sud j'en conviens, j'ai uniquement fait un transfert à l'aéroport d'Incheon). Mais quand on va dans l'un de ces pays (Taïwan, Corée du Sud ou Japon), on est émerveillé par le sentiment de sécurité dans les rues, les infrastructures de transport en commun efficaces et fiables, la propreté dans les rues, etc. On se demande pourquoi les gens là-bas veulent venir dans la galère de nos hivers ou dans une ville comme New York ou le coût de la vie est exorbitant, les rues sont sales et puantes et il peut être dangereux de se promener seul tard en soirée. Mais en parlant avec une amie qui travaille à Taipei, elle me dit qu'elle n'a presque pas de temps libre, qu'elle travaille tout le temps, que refuser de faire des heures supplémentaires est perçu comme de la paresse et un refus de travailler, etc. De plus, tout de suite après la pandémie, son entreprise a forcé ses employés à retourner au bureau à temps plein parce que le micromanagement fait partie intégrante de la culture d'entreprise. De mon côté, je travaille pour une multinationale dans le secteur des assurances, mon bureau est situé au 6e étage d'un gratte-ciels au centre-ville de Montréal, mais je ne travaille jamais (ou rarement) plus que 37.5 heures par semaine, je travaille à mon rythme, ma manager ne traque pas tout ce que je fais durant la journée, je peux télétravailler ou je veux sans jamais devoir aller au bureau, etc. Mon salaire est moyen, mais j'ai beaucoup de temps libre et j'ai de la flexibilité pour gérer mon horaire durant la semaine. Si je dois aller à la banque ou que j'ai un rendez-vous chez le dentiste ou le médecin, j'ai simplement besoin de le dire à ma gestionnaire et elle me laisse y aller sans problème. Si je suis malade une journée, j'ai droit jusqu'à 10 journées maladie (payées) par année. Je sais que ce sont des avantages collectifs rarement consentis aux employés dans ces pays asiatiques. Donc ça peut paraître cool quand on y va en tant que touriste, mais la réalité est bien différente lorsqu'on y vit pour le travail.
  • @Gh0st.W0lf
    Enorme le doublage du fermier américain. 🤣
  • @Burnt.Ice.Cream.
    Ramasser des patates 35 heures par semaine et avoir du temps pour sa famille sans subir de jugements et de pression sociale irréalisable, me semble être un choix logique, c'est dire à quel point cette société est superficielle et intransigeante, elle efface l'humain, pas étonnant que la natalité y soit en chute libre. Pourquoi mettre un enfant dans un tel système, des enfants qui ne vivront même pas d'enfance puisque leur temps sera fait de beaucoup d'études coûteuses et de peu de sommeil, rien entre les deux. La société coréenne devra se reformer si elle veut survivre.
  • Merci pour ce documentaire. Ce n'est pas une blague pour moi. Je suis né et j'ai grandi au Japon. L'entreprise de mon copain japonais a décidé de le transférer en France. Son travail est devenu plus administratif et manuel. Il n'aime pas ça, mais j'aime ma vie ici, simplement parce que je ne fais plus partie de la société japonaise. Sur mon premier lieu de travail japonais, mes patrons et les employés plus âgés m'ont malmené au nom de l'éducation parce que je ne savais pas comment être un béni-oui-oui. Je pensais travailler dans une entreprise internationale. Je l'ai trouvée et j'ai travaillé dur, en communiquant dans les deux sens entre le Japon, Singapour et les États-Unis. J'espérais une promotion, qui n'est jamais venue. Ma patronne n'était pas au Japon et elle ne savait pas à quel point je travaillais. Je me suis épuisée trois fois. J'en ai eu assez. J'ai quitté mon emploi à Tokyo pour suivre mon petit ami. Je suis devenue indépendante et je travaille comme professeur de japonais. Ma carrière a été interrompue en venant ici et je ne pourrai donc pas trouver un emploi décent au Japon à mon retour. Les frais de cours ne suffisent pas pour vivre seule. Cependant, je me sens bien ici ! Comme l'a dit la dame dans la vidéo, quand je sors de chez moi. Je n'ai pas besoin d'être parfait. Lorsque je fais des erreurs dans mon travail, personne ne me punit lourdement. Ici, les gens savent que personne n'est parfait ! De plus, ici, la société ne me pousse pas à agir comme quelqu'un d'autre. Donc, non, je ne veux pas retourner au Japon. Mon copain me dit qu'il y retournera dans quelques années. Je suis déprimée à cette idée. Quoi qu'il en soit, merci encore pour cette vidéo ! Elle m'a permis d'apprécier ce que j'ai maintenant.
  • @lydculture5180
    Le cas du medecin est vraiment incroyable. Malgre sa reussite evidente il subit toujours une pression social si forte quil choisit daller ramasser des patates juste pour avoir la paix
  • @monalisa6599
    Le témoignage de ce jeune couple obligé de quitter la Corée du Sud pour pouvoir vivre heureux tout simplement est émouvant. Je souhaite à tous ces expatriés beaucoup de bonheur.
  • @ramys.4313
    Les jeunes Américains et canadiens veulent s'échapper aussi d'un système devenu fou, le coup de la vie augmente, les salaires stagnent, les gens accumulent les boulots pour pouvoir affronter l'inflation... Le capitalisme et la mondialisation ont créer les inégalités et le mécontentement partout. Nous vivons une crise de système.
  • @aixucruc
    Aujourd’hui les jeunes de quel pays veulent rester dans leur pays? J’ai l’impression que partout dans le monde les jeunes veulent quitter leur pays. Chaque pays a du bon et du moins bon, la croissance économique de la Corée, le respect, la propreté et la sécurité c’est remarcable aussi. L’herbe est toujours plus verte ailleurs et l’endroit parfait n’existe pas….
  • @SarahhBerling
    Faire 10+ ans d'études pour être médecin... Tout ça pour finir par ramasser des patates en Géorgie. C'est un sacré gâchis. La pression de la société doit être énorme pour pousser les gens à fuir comme ça.
  • @johnsmith-ro2tw
    c'est une tendance globale. Soit les jeunes veulent se barrer, soit changer radicalement de mode de vie (faire un metier qui a plus de sens, vivre en autonomie dans une ferme). En gros le capitalisme et la mondialisation ont tout nique toutes les societes. Le comfort de vie s'est eleve, grace a tous les appareils qu'on a a la maison, mais ca s'est fait au detriment de la sante mentale des individus, de la coherence des societes, de la preservation de la structure familialte traditionnelle, de la preservation du culte de la spiritualite.
  • @Nesterou
    Ho bordel l'accent paysan de l'américain traduit en francais avec le doubleur aussi, ça m'a fumée 😂
  • @sadoubarri6797
    Les gens ne comprennent pas que quand quelqu'un décide de quitter son pays cest parce qu'il ne se sent pas bien, parfois tu es juger par ton pays et même le pays d'accueil. Je pense que ce monde a besoin de plus d'unité, chaque pays a besoin de l'autre et chaque peuple a besoin de son prochain.
  • @me3666
    Toujours la course à l'argent.. rien de mieux que de vivre dans un petit village avec son potager ses animaux...
  • @Aetius828
    Passionnant !! Merci pour ce reportage très intéressant !
  • Éducation ultra-sélective, compétition professionnelle permanente, culte de la richesse, de l’apparence, la Corée du Sud ne semble jamais à court d’idées pour durcir toujours plus le contrôle social de sa population. Des tendances souvent extrêmes, mais acceptées comme le prix du miracle coréen. La discipline du peuple, son intégration des règles communes, sont encore perçues comme la clé d’un développement économique qui fut à Séoul plus rapide au 20e siècle que partout ailleurs dans le monde. La Corée du Sud a atteint cet objectif-là. Devenir riche, devenir puissante, devenir la projection qu’elle a rêvée d’elle-même. Et après ? La jeunesse coréenne n’a pas connu les années noires, la croissance à deux chiffres, elle ne fonctionne plus avec les mêmes repères que ses parents. Et ne veut donc plus supporter ses règles, vécues comme dictatoriales et inhumaines. Résultat, 9 jeunes Coréens sur 10 souhaitent quitter le pays. Et beaucoup franchissent le pas. Destination l’Europe, l’Amérique ou l’Australie. Des médecins deviennent ouvriers agricoles, pour pouvoir bénéficier d’une carte verte et d’un environnement plus paisible pour leur famille. Des ingénieurs apprennent la soudure, pour un visa d’ouvrier vers l’Amérique. Ce phénomène crée sa bulle économique : agences d’émigration, écoles pour apprendre des métiers manuels, cours de langue. C’est une course effrénée, qui pourrait bien déséquilibrer la démographie de toute la Corée.
  • @LK-fn1nk
    Pourquoi les personnes comparent en permanence la France à la Corée? La Corée est un pays magnifique en tant que pays touristique. Mais le système social est en decadence. Vous devez travailler plus, sans pouvoir être compensé en retour. Aussi, travailler dans un groupe ou une entreprise n'est pas simple. Ils demandent énormément de rigueur sur les notes et le prestige de l'école où vous avez étudié. Les personnes âgées, quant à elles, travaillent jusqu'à leur mort. Pareil, les écoles sont très chères. On peut mettre en avant les dysfonctionnements qu'on a en France, mais nous sommes certainement plus chanceux sur ces points.
  • @thruster8764
    Le doublage du fermier américain c'est une blague? On dirait Guy Montagné qui fait un sketch. 8:56
  • @H44rold
    Très intéressant ce reportage, merci.
  • Ils nous ont poussé à faire des études,et maintenant les entreprises recherchent des soudeurs,un boulot qui a été dévalorisé par nos gouvernants
  • Merci pour ce reportage bien réaliste. Je leurs souhaite vraiment un meilleur chemin 🙏